LE PDAZAM : Un incubateur d’initiatives communautaires

L’agriculture familiale est au cœur de l’activité économique et alimentaire de nombreux villages en proie à une vulnérabilité extrême au Mali. Pour davantage améliorer leur résilience, le PDAZAM s’érige en un incubateur d’initiatives communautaires sous forme de Micro-projets d’alliances productifs (producteurs – entreprises privés).

La stratégie se focalise sur des filières porteuses à haute valeur ajoutée dans un modèle d’affaires fait à travers des Alliances entre des groupements (association, coopérative, etc.) motivés et un (ou des) acheteur (s) pour garantir les débouchés commerciaux. A travers le modèle d’affaires promu, le PDAZAM appuie les coopératives dans la facilitation de leurs relations d’affaires avec des entreprises de commercialisation de produits bruts et/ou de transformation des produits. La démarche utilisée par le PDAZAM vise à permettre aux populations des villages les plus pauvres (les plus vulnérables) de faire des demandes de microprojets et de réunir les conditions pour réaliser ce projet, puis pour le gérer de manière à s’assurer de sa durabilité. La stratégie microprojets recherche le succès avec un nombre limité de groupement pour obtenir un impact quantitatif important en espérant l’effet d’entraînement par lequel l’action menée doit servir de modèle à d’autres producteurs, qui chercheront à s’approprier les techniques proposées pour les dupliquer, dans un esprit d’émulation vers l’autopromotion des villages.

A l’initiation des microprojets, le PDAZAM finance (i) l’avis d’experts sur l’idée de microprojet à travers une étude technique et de marché (les conditions de la zone d’action: climat, ressources naturelles, accès aux biens de production, la capacité technique nécessaire existe ou peut être créée, les activités n’entraînent pas de problèmes sociaux ou culturels, les opportunités commerciales existent c’est-à-dire que les biens et/ou services sont produits de façon à satisfaire les besoins d’un ou des clients identifiés, la rentabilité financière prévisionnelle est satisfaisante) et l’ajustement du microprojet aux potentialités de sa zone de mise en œuvre, (ii) une contribution financière des bénéficiaires à la réalisation de tout microprojet (contribution modulée selon le type de microprojet) ; le recours aux opérateurs privés pour acheter les récoltes. L’assistance se poursuit par des conseils agricoles (techniques de production, suivi de la phase de production, suivi du dispositif de commercialisation), des actions de renforcement de capacités de  gestion comptable/financière (introduction d’outils de gestion comme le Journal de banque qui retrace toutes les opérations bancaires,  cahier de caisse qui enregistre les mouvements d’entrées ou de sorties d’espèces de la caisse, cahier de suivi de la production et des dettes de campagnes) de gestion de stocks (qui permettent de suivre la quantité produite et commercialisée), des outils de communication/ marketing), etc.

182 microprojets identifiés

Le PDAZAM a lancé en 2020, un dossier d’appel à microprojets dit de première génération. Cet exercice a permis de retenir 179 microprojets éligibles au mécanisme de cofinancement du PDAZAM et des coopératives dans six (6) filières de production/commercialisation (Karité, fonio, niébé, sésame, manioc, oseille de guinée). Sur ces 182 microprojets identifiés et dont les business plans ont été élaborés, 150 conventions furent signées. Les difficultés de mobilisation de la contrepartie de co-financement expliquent que certains groupements n’ont pas pu s’engager dans le processus de mobilisation de la subvention accordé par le PDAZAM. Après la preuve du versement des montants de la participation financière des groupements, le PDAZAM a versé de 80% de la subvention conformément aux clauses des conventions.

L’assistance du PDAZAM se poursuit par des conseils agricoles (techniques de production, suivi de la phase de production, suivi du dispositif de commercialisation), des actions de renforcement des capacités de  gestion comptable/financière par exemple l’introduction d’outils de gestion comme le Journal de banque ( fiche qui retrace toutes les opérations bancaires,  cahier de caisse qui enregistre les mouvements d’entrées ou de sorties d’espèces de la caisse, cahier de suivi de la production et des dettes de campagnes ou de gestion de stocks qui permettent de suivre la quantité produite et commercialisée, des outils de communication/ marketing), etc.

150 conventions cofinancées sur 182

Le PDAZAM a lancé en 2020, un dossier d’appel à microprojets dit de première génération.

Cet exercice a permis de retenir 182 microprojets éligibles au mécanisme de cofinancement du PDAZAM et des coopératives dans six filières de production/commercialisation (Karité, fonio, niébé, sésame, manioc, oseille de Guinée).

Sur ces 182 microprojets identifiés et dont les business plans ont été élaborés, 150 conventions ont été cofinancées. Les difficultés de mobilisation de la contrepartie de co-financement expliquent que certains groupements n’ont pas pu s’engager dans le processus de mobilisation de la subvention accordée par le PDAZAM. Le PDAZAM a versé 80% de la subvention conformément aux clauses des conventions, après la preuve du versement des montants de la participation financière des groupements

Le tableau suivant donne le récapitulatif des versements effectués :

 

Filières Financement de 80% de la subvention FCFA
Karité 29
Niébé 35
Oseille 3
Sésame 65
Manioc 6
Fonio 12
Total 150
Total montant Fcfa 1. 073. 285. 981

Les impacts les plus conséquents des financements de microprojets sont à mettre au crédit des investissements matériels et infrastructurels, comme des bâtiments, les machines. Ce type a concerné les investissements de remplacement de l’ancien matériel avec du nouveau dans le dessein d’éviter des dépenses de maintenance et de soutenir le niveau de productivité, le processus et la traçabilité des produits (cas spécifique du karité par exemple). En plus des équipements/infrastructures, dans les autres filières, le cofinancement a participé à l’amélioration des capacités productives des terres à travers l’aménagement des sites (PPM), l’utilisation des semences de qualité et de la fumure organique et/ou minérale. Cette amélioration a induit une augmentation des revenus (des producteurs ainsi que ceux des vendeurs) et une amélioration des conditions alimentaires et nutritionnelles des Exploitations Agricoles ; la production obtenue des filières porteuses a été soit vendue sur le marché afin d’approvisionner les ménages en stock alimentaire (mil, sorgho, riz, et autres produits alimentaires).

L’initiative permet non seulement de créer des emplois temporaires en faveur des jeunes et des femmes par des activités de production et post-récoltes (opérations de tamisage/vannage du sésame, emballage).

Un des impacts établis a été la négociation “groupée” des conditions d’offre de produits aux divers acheteurs (l’obtention de meilleurs prix au producteur, conditions de livraison, emballages, etc.).

Sur la base de la stratégie de recouvrement du fonds de roulement des coopératives, l’argent accumulé a servi à financer les petits crédits aux membres à l’échéance variant de 1 à 5 mois. Ainsi, les fonds sont redistribués aux membres avec un taux d’intérêt de 5 à 10% pour conduire des Activités Génératrices de Revenus. Les principales activités développées selon les opportunités de la zone tournent autour de la facilitation de l’accès aux intrants maraîchers (semences et fertilisants), embouche (ovine, caprine, aviculture), la fabrication de savons, l’achat/ stockage et la vente de produits céréaliers, la commercialisation de produits maraîchers, etc. Cette activité de crédit rempli le calendrier des occupations saisonnières sur la base des activités génératrices de revenus, d’augmenter le niveau des capitaux et de la capacité d’investissement des coopératives (taux d’intérêts).

Amadou BAGAYOGO

Spécialiste en Economie des Filières Agricoles du PDAZAM

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